"Le monde que nous avons créé est le résultat de notre niveau de réflexion, mais les problèmes qu'il engendre ne sauraient être résolus à ce même niveau."
— Albert Einstein, Le prix de l'excellence.

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1. Avoir formulé une Sémantique Générale, tirée d'une théorie générale du time-binding, fournit au savant comme à l'homme de la rue une méthode générale moderne d'orientation, qui lève les blocages psycho-logiques antérieurs et révèle les mécanismes de l'adaptation;
2. En rompant avec l'Aristotélisme, les biologistes, les physiologistes, etc., et en particulier les médecins pourront ‘penser’ en termes modernes de colloïdes et de quanta, au lieu des termes chimiques et physiologiques inadéquats et dépassés. La médecine peut dès lors devenir une science, au sens qu'a ce terme en 1933;
3. En psychiatrie, cette recherche ouvre la voie de la solution du problème corps-esprit, sur des bases colloïdales;
4. Elle fait clairement voir que les caractéristiques humaines souhaitables ont un mécanisme psychophysiologique précis, qui jusqu'ici a été mal utilisé, au détriment de tous;
5. Elle fournit la première définition de la ‘conscience’, en termes physico-chimiques plus simples;
6. Une théorie générale de la sanité conduit à une théorie générale de la psychothérapie, englobant toutes les écoles médicales existantes, puisqu'elles s'occupent toutes de troubles des réactions sémantiques (réponses psycho-logiques aux mots et aux autres stimuli, en liaison avec leurs significations);
7. Elle décrit le fondement physiologique de l'hygiène ‘mentale’, ce qui donne une méthode expérimentale psychophysiologique préventive générale;
8. Elle montre le fondement psychophysiologique de l'état d'enfance où l'humanité se trouve, et qu'exprime l'infantilisme dans nos vies actuelles, privées, publiques et internationales;
9. En biologie, elle apporte une solution structurelle et sémantique au problème de ‘l'organisme-comme-un-tout’;
10. En physiologie et neurologie, elle reformule au niveau humain la théorie de Pavlov des réflexes conditionnels, proposant un nouveau domaine scientifique de psychophysiologie, à soumettre à expérimentation;
11. En épistémologie et en sémantique, elle établit une théorie précise, non-élémentaliste, des significations, fondée non seulement sur des définitions, mais aussi sur des termes non-définis;
12. Elle introduit un développement et un emploi nouveaux de la ‘structure’;
13. Elle établit la structure comme seul contenu possible du savoir;
14. Elle découvre la multiordinalité de nos termes les plus importants, levant ainsi le blocage psycho-logique d'origine sémantique, et aidant l'homme ordinaire, tout comme le savant, à devenir un ‘génie’, etc.;
15. Elle formule une théorie nouvelle et physiologique, d'une extrême simplicité et de très vaste application, des types en mathématiques;
16. Elle offre une solution non-aristotélicienne au problème de ‘l'infini’ mathématique;
17. Elle apporte une nouvelle définition, non-aristotélicienne, sémantique (du Grec, signifier) des mathématiques et du nombre, ce qui dissipe les mystères de l'importance apparemment extraordinaire du nombre et de la mesure, et elle jette un jour nouveau sur le rôle, la signification structurelle, le sens et les méthodes des mathématiques et de leur enseignement;
18. En physique, cette recherche explique certains aspects sémantiques fondamentaux, mais jusqu'ici négligés, de la physique en général, et des nouvelles théories, celle d'Einstein et celle des quanta en particulier;
19. Elle résout de façon simple le problème de ‘l'indéterminisme’ de la nouvelle mécanique quantique, etc.

Je conçois que le lecteur attentif soit interloqué par cette liste, pourtant incomplète. Je partage entièrement ce qu'il éprouve. Moi aussi, j'en ai été interloqué.
— Alfred Korzybski, Science et Sanité (p. 8 et 9)

Les prémisses de la sémantique générale peuvent être exprimées ainsi:

1. Une carte n'est pas le territoire qu'elle représente (non-identité).
2. Une carte ne recouvre pas tout le territoire (non-toutité).
3. Une carte est auto-réflexive (auto-réflexivité du langage)

La deuxième prémisse s'attaque à la toutité des formulations de type aristotélicien. Cette toutité se retrouve dans les formulations des prémisses d'Aristote et se manifeste notamment par des phrases "ou bien/ou bien", ne laissant pas le choix d'autres possibilité.
Le danger présenté est déjà moins facile à percevoir. Une affirmation comme "Une porte doit être ouverte ou fermée" ne pose pas de problème fondamental. Par contre, "Vous êtes pour nous ou contre nous" montre que ce problème n'est pas aussi simple.

La troisième établit la multiordinalité , la possibilité dans nos langages d'utiliser des mots pour parler de mots. Cette capacité se retrouve dans nos mots les plus importants: 'oui', 'non', 'vrai', 'faux', 'fait', 'réalité', 'cause', 'effet', 'accord', 'désaccord', 'proposition', 'nombre', 'relation', 'ordre', 'structure', 'abstraction', 'caractéristique', 'amour', 'haine', 'doute', etc.
Si de tels mots peuvent être utilisés dans un énoncé, ils peuvent également être utilisés dans un énoncé à propos de l'énoncé précédent, et ainsi de suite. A chaque étape de ce processus, le sens de ce mot peut changer: 'aimer faire souffrir' (ou 'aimer souffrir') n'est pas ce que nous entendons habituellement par 'aimer'. Nous voyons donc que le niveau auquel on se place va avoir une influence énorme sur l'évaluation que l'on va faire d'une phrase.
Accessoirement, cette réalisation nous permet d'éliminer de nombreux paradoxes basés sur la confusion de niveaux.

Un système non-aristotélicien se devait d'être développé. Les objectifs de ce système sont décrits dans le premier chapitre de Science et Sanité: