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Principe d'Auto-Réflexivité
"La règle d'or c'est qu'il n'y a pas de règle d'or."
— George Bernard Shaw, Maxims for Revolutionists.

"I think all right thinking people in this country are sick and tired of being told that ordinary, decent people are fed up in this country with being sick and tired. Well, I'm certainly not, and I'm sick and tired of being told that I am."
— Monty Python

"L'ennui avec la ponctualité c'est qu'il n'y a personne pour pouvoir l'apprécier."
— Franklin P. Jones

"Lorsqu'on a un marteau pour seul outil, tous les problèmes ont tendance à ressembler à des clous."
— Abraham Maslow

"Vous ne pouvez pas tout avoir. Où est-ce que vous le mettriez ?"
— Steven Wright

"Si un mot du dictionnaire étail mal écrit, comment le saurions-nous ?"
— Steven Wright

"Mort aux fanatiques !"
— Malaclypse the younger.

"Si le cerveau était aussi simple que nous puissions le comprendre, nous serions si simples d'exprit que nous ne le pourrions pas."
— Lyall Watson

"Une carte est auto-réflexive."
— Alfred Korzybski, Science et Sanité, International non-Aristotelian Library (1933).


Pour avoir une carte à propos d'un territoire, il faut entre autres un ‘cartographe’. Ce dernier possède ses propres suppositions, buts, etc. Il possède aussi certains moyens de cartographie. La carte résultante dépend de cet ensemble, et donc en particulier du cartographe et de ses moyens. On en retrouvera la trace dans cette carte: la carte va donc réfléchir le cartographe en même temps que le territoire. Une légende, décrivant les symboles utilisés (couleur verte pour les prairies,..) constitue par exemple une carte de la carte.

Si nous imaginons un cartographe dressant le plan de la pièce où il se trouve, il va dessiner cette pièce, se dessiner à la place qu'il occupe, en train de se dessiner,.. et ainsi de suite (vous avez peut-être connu la boite ronde du fromage "la vache qui rit", sur laquelle figure la vache qui rit, portant à ses oreilles une boîte de fromage, sur laquelle on voit la vache qui rit, et ainsi de suite).

Examinez ces exemples (entendus en séminaires): "Je ne veux plus être velléitaire!" "Je veux que mes parents me donnent mon indépendance!"

Le langage que nous utilisons constitue lui aussi un moyen de faire des cartes, et nous utilisons le langage pour parler du langage. Il est également utilisé pour faire une carte de la carte, une carte de la carte de la carte, et ainsi de suite, la plupart du temps avec le même vocabulaire, la même grammaire, la même syntaxe; ce processus apparaît comme potentiellement indéfini.

La similitude de structure entre une carte et le territoire qu'elle représente, et qui en fait la validité, dépend des hypothèses et des moyens du cartographe, comme on l'a vu plus haut. En particulier, cette possibilité du langage qui permet de parler du langage entraîne les différents niveaux d'abstractions, aux niveaux verbaux, prolongeant les relations cartes-territoires aux niveaux silencieux (événement, objet) par les descriptions puis les inférences, etc., établissant ainsi l'ordre naturel d'évaluation. La relation entre un territoire et une carte existe ainsi entre deux niveaux successifs, et l'auto-réflexivité s'applique à chacune des cartes successives.

Cette caractéristique d'auto-réflexivité se retrouve dans les mots les plus usuels de notre vocabulaire, impliquant la multiordinalité.


© ESGS, 1999.